Histoire de Noël 4

Le sapin greffé

Noel Source google

 

Dans une petite ville nichée au cœur des montagnes, Noël était une période de joie, de partage et de traditions bien ancrées. Chaque année, les habitants se réunissaient pour décorer le grand sapin de la place centrale, un conifère majestueux qui, selon la légende locale, avait été planté par les ancêtres de la ville. Mais cette année-là, quelque chose d’étrange se produisit.

Un matin de décembre, alors que la neige tombait doucement, un homme mystérieux arriva en ville. Il était vêtu d’un long manteau noir, et son visage était dissimulé sous une capuche. Il traînait derrière lui un sapin étrange, plus noir que les autres, avec des épines acérées ressemblant à des griffes. Les habitants, d’abord curieux, furent rapidement repoussés par la présence inquiétante de cet étranger. Il s’installa près du grand sapin de la place et murmura des mots dans une langue oubliée.

Les jours passèrent, et le sapin noir commença à attirer l’attention. Les enfants, enjoués, s’approchèrent de l’arbre, fascinés par son apparence atypique. Mais dès qu’ils touchaient les branches, un frisson glacial parcourait leur échine, et ils s’éloignaient, terrifiés sans savoir pourquoi. Les adultes, quant à eux, restaient méfiants. Les rumeurs circulaient : cet arbre n’était pas un sapin ordinaire, mais un arbre maudit, greffé d’une essence ancienne et maléfique.

La veille de Noël, une tempête de neige s’abattit sur la ville. Les habitants, cloîtrés chez eux, se préparaient pour la fête. Pourtant, un groupe d’enfants, attirés par la lumière vacillante du sapin noir, décidèrent de s’y aventurer. Ils n’écoutèrent pas les mises en garde des adultes et se dirigèrent vers l’arbre, émerveillés par sa silhouette sombre se découpant contre le ciel étoilé.

À leur approche, le sapin commença à vibrer. Les branches, d’abord immobiles, se mirent à s’agiter comme si elles avaient une volonté propre. Les enfants, pris de curiosité, touchèrent les épines. À cet instant, ils ressentirent une douleur vive, comme si l’arbre les siphonnait de leur énergie. Des murmures s’élevèrent, émanant des profondeurs de l’arbre. Les enfants, effrayés, reculèrent, mais il était trop tard. Les épines s’étaient déjà enroulées autour de leurs poignets, les immobilisant dans une étreinte glaciale.

Les cris des enfants résonnèrent à travers la tempête, mais personne ne les entendit. Les adultes, enfermés dans leurs maisons, ignoraient le drame qui se déroulait sous leurs yeux. Alors que la nuit tombait, la silhouette du sapin noir se mit à se transformer. Ses branches s’étirèrent, se contorsionnant, et des racines apparurent, s’enfonçant dans le sol comme des serpents avides.

Le lendemain matin, la tempête s’éclaircit, laissant place à un ciel bleu éclatant. Les habitants sortirent de chez eux, émerveillés par le calme après la tempête. Mais l’émerveillement se transforma rapidement en horreur lorsqu’ils découvrirent les enfants, toujours figés près du sapin noir, leurs visages blêmes, comme s’ils étaient envoûtés.

L’homme en manteau noir les observait, un sourire satisfait sur ses lèvres. Les villageois, horrifiés, comprirent qu’ils avaient été dupés. Le sapin n’était pas un simple arbre, mais un être vivant, une créature qui se nourrissait de l’énergie vitale des enfants. En un rien de temps, des murmures de panique commencèrent à circuler parmi les adultes. Que faire ? Comment sauver les enfants ?

Une vieille femme, la sage du village, se souvint d’une histoire transmise de génération en génération. Elle savait que pour briser le sort, il fallait trouver l’origine de la malédiction. Le sapin noir avait été greffé avec une essence sombre, un fragment d’une ancienne magie. L’homme en noir était probablement le gardien de ce secret, un être lié à l’arbre maudit.

Les villageois se regroupèrent, déterminés à affronter l’étrange homme. Armés de lanternes et de courage, ils se dirigèrent vers la place centrale. Le sapin noir, maintenant animé d’une vie propre, s’élevait au-dessus d’eux, ses branches comme des bras menaçants. Quand ils arrivèrent, l’homme en noir se tenait là, tel un spectre, ses yeux brillants de malice.

« Vous ne pouvez rien faire, » déclara-t-il d’une voix profonde. « Les enfants sont à moi. Ils sont désormais greffés à cet arbre, et leur énergie me nourrit. »

La vieille femme prit la parole, sa voix tremblante mais résolue. « Nous savons qui tu es. Nous savons comment arrêter cela. Tu as utilisé la magie noire pour asservir ces enfants, mais nous n’avons pas peur de toi. »

Les villageois, galvanisés par ses paroles, formèrent un cercle autour du sapin. Ils chantèrent une ancienne mélodie, une chanson de protection transmise par leurs ancêtres. Petit à petit, la magie de l’arbre commença à vaciller. Les branches tremblèrent, et un cri perça le silence, mêlant désespoir et colère.

L’homme en noir, réalisant que son emprise s’effritait, tenta de s’interposer, mais le pouvoir collectif des villageois était trop fort. Les racines du sapin noir se soulevèrent, se tortillant comme des serpents enragés, mais les villageois ne fléchirent pas. Ils continuèrent à chanter, et lentement, la lumière commença à briller autour des enfants.

Dans un ultime effort, l’homme en noir poussa un cri strident, mais il était trop tard. Les enfants, libérés de l’emprise de l’arbre, tombèrent au sol, haletants, mais sains et saufs. Le sapin noir, quant à lui, commença à se décomposer, ses branches se desséchant et se flétrissant, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une souche noire, inerte.

L’homme en noir disparut dans un nu de fumée, emporté par la magie qui l’avait lié à l’arbre. Les villageois, épuisés mais victorieux, entourèrent les enfants, soulagés de les voir en sécurité.

Ce Noël-là, la ville apprit une leçon précieuse sur le pouvoir de l’unité et de la lumière face à l’obscurité. Le grand sapin de la place centrale fut décoré avec des guirlandes lumineuses, symbole d’espoir et de résilience. Quant à la souche noire, elle fut laissée là, rappelant à tous que certaines légendes doivent rester dans l’ombre et que le véritable esprit de Noël est celui de la communauté, de l’amour et du partage.

Cordialement vôtre admin.

Spirituellement votre.

 

×