Augure
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Augure Source google
L’augure est une méthode de divination par les signes de vol des oiseaux.
L’art divinatoire, une pratique ancestrale présente dans de nombreuses civilisations, consiste à chercher à connaître l’avenir ou à obtenir des réponses à des questions via des méthodes qui relèvent du surnaturel ou du symbolisme. Parmi ces pratiques, l’augure, en particulier, occupe une place centrale dans l’histoire de la divination.
L’augure désigne une forme de divination par l’observation et l’interprétation des signes, notamment à travers le vol des oiseaux, mais aussi par d’autres prodiges ou phénomènes naturels. Le terme peut aussi désigner l’officiant chargé de réaliser ces rites, souvent un prêtre ou un devin. La pratique vise à prévoir l’avenir, à prendre des décisions importantes ou à obtenir des réponses à des questions cruciales, notamment dans le contexte politique, religieux ou personnel. L’augure se distingue par son lien étroit avec l’observation du monde naturel, en particulier la nature animale.
L’étymologie de ce terme révèle ses origines diverses. Il provient du grec « ornīs », qui signifie « oiseau », soulignant l’importance de l’observation du vol des oiseaux dans cette pratique. En latin, « avis » désigne aussi l’oiseau, et « garrire » signifie « parler », évoquant l’idée que l’oiseau « parle » ou « annonce » quelque chose. Le terme « augur » en latin désignait à la fois le devin qui pratiquait la divination et la personne chargée de cette activité. En vieux français, le terme « augure » se rapproche de ces racines et désigne aussi bien la pratique que l’officiant. Cette étymologie souligne l’importance symbolique et rituelle de l’oiseau comme messager entre le ciel et la terre, une image fondamentale dans cette forme de divination.
L’augure trouve ses racines dans l’Antiquité, notamment dans la Rome antique, où il était une pratique officielle et essentielle dans la vie politique, militaire et religieuse. Les augures, appelés « augures » ou « augurs » en latin, étaient des prêtres spécialisés chargés d’interpréter les signes. Leur rôle était crucial lors de l’élection de magistrats, de la déclaration de guerre, ou de la fondation de villes. La pratique était codifiée, avec des règles strictes pour l’observation des oiseaux, leur vol, leur chant, ou d’autres phénomènes naturels.
Dans la Rome antique, l’augure était considéré comme un intermédiaire entre le divin et l’humain, permettant de décrypter la volonté des dieux à travers les signes de la nature. La pratique s’est également retrouvée dans d’autres cultures, comme chez les Étrusques, les Celtes, ou dans la Grèce antique, où l’observation des oiseaux, notamment dans la tradition grecque, était une méthode courante pour consulter les oracles.
Avec la chute de l’Empire romain, la pratique de l’augure a connu un déclin en Occident, mais elle a perduré dans certaines traditions ésotériques et dans des formes plus symboliques ou spirituelles. Au Moyen Âge et à la Renaissance, elle s’est souvent mêlée à d’autres formes de divination, tout en étant parfois considérée comme une activité sacrée ou interdite.
La pratique de l’augure repose principalement sur l’observation attentive du vol, des mouvements, du chant ou de l’attitude des oiseaux, en particulier lors de rituels précis. La procédure peut varier selon les époques et les cultures, mais elle suit généralement plusieurs étapes :
– Choix du moment et du lieu : La divination peut être pratiquée à des moments spécifiques, souvent lors de fêtes religieuses ou d’événements importants. Le lieu doit être approprié, souvent sacré ou isolé.
– Observation des oiseaux : Le devin ou prêtre envoie ou invite des oiseaux, souvent des oiseaux sacrés comme l’aigle, le vautour, la chouette ou le corbeau. Il observe leur vol, leur direction, leur hauteur, leur vitesse, leur comportement, leur chant, ou leur nombre.
– Interprétation des signes : Chaque mouvement ou phénomène est associé à une signification précise, parfois codifiée. Par exemple, un vol en cercle peut signifier la paix, tandis qu’un vol vers la gauche peut annoncer un mauvais présage.
– Décision ou réponse : Sur la base de ces signes, le praticien formule une interprétation, qui peut orienter une décision politique, militaire, ou personnelle.
Il est important de noter que la méthode exige une connaissance approfondie des symboles, une sensibilité aux signes, et souvent une formation spécifique pour devenir un augure compétent.
L’interprétation dans l’augure est une étape délicate, qui demande une expérience et une intuition. L’augure n’est pas simplement une lecture littérale, mais une lecture symbolique et contextuelle. Le praticien doit prendre en compte l’ensemble des signes, leur contexte, leur simultanéité, et leur signification dans la culture ou la situation particulière. La pratique s’appuie aussi sur un cadre rituel précis, qui confère légitimité et solennité à l’acte divinatoire.
Les augures peuvent aussi être combinés avec d’autres formes de divination, comme la consultation d’oracles, la lecture des entrailles d’animaux, ou l’observation d’autres phénomènes naturels.
Exemples concrets :
1. Vol d’un aigle à l’aube: annonçant une victoire militaire imminente.
2. Un corbeau posé sur la corne d’un temple : mauvais présage pour une campagne.
3. Un vol en cercle de plusieurs oiseaux : signe de trouble ou de guerre.
4. Oiseaux volant vers la gauche : mauvais augure pour la santé d’un roi.
5. Un vautour survolant le camp : présage de mort ou de famine.
6. Un oiseau chantant à l’intérieur d’un temple : bon signe pour une récolte.
7. Une nuée d’oiseaux en formation : annonçant une tempête ou un changement politique.
8. Oiseaux évitant un certain lieu : indication que cet endroit est maudit.
9. Une chauve-souris nocturne : mauvais présage pour une entreprise commerciale.
10. Un oiseau qui ne vole pas mais chante : signe de paix.
11. **Un vol d’oiseaux en direction du sud : indication d’un hiver rigoureux.
12. Un oiseau blessé : avertissement de danger imminent.
13. Un oiseau qui disparaît soudainement dans le ciel : signe d’un événement inattendu.
14. Oiseau qui vole bas : mauvais signe pour un voyage.
15. Un oiseau survolant une maison : annonce d’un visiteur ou d’un changement familial.
16. Une tempête d’oiseaux dans le ciel : crise politique ou sociale.
17. Un oiseau qui pleure : mauvais présage pour la santé d’un proche.
18. Un groupe d’oiseaux migrateurs : annonce de voyages ou de départs.
19. Un oiseau qui tourne en rond : signe d’indécision ou de confusion.
20. Un oiseau qui s’envole vers le ciel clair : bonne nouvelle ou réussite.
L’augure, en tant que forme d’art divinatoire, incarne la relation ancienne entre l’homme et le cosmos, où la nature sert de messager. Sa pratique repose sur une observation attentive et une interprétation symbolique, enracinée dans une tradition millénaire. Si ses méthodes ont évolué, son essence demeure : une quête de sens à travers les signes, pour guider les décisions humaines.
Aujourd’hui, l’augure continue d’avoir une signification symbolique dans diverses pratiques spirituelles ou ésotériques, tout en étant souvent considéré comme une tradition culturelle ou historique. La richesse de ses exemples montre à quel point l’homme a toujours cherché à comprendre l’invisible à travers le visible, utilisant la nature comme un miroir des desseins divins ou du destin.
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